Notre ambition est de réaliser une enquête à travers le monde sur toutes les traces du convoi SL 125 que nous pourrons trouver. Durant la « Bataille de l’Atlantique », cette immense partie d’échecs qui s’est jouée sur les océans, des ports ont joué un rôle très important dans tous les pays belligérants. Nous irons y filmer les décors de cette histoire. Nous irons par exemple filmer à Lorient où les sous-marins de Streitaxt étaient basés, à Liverpool où devait se rendre le convoi SL 125, à Gibraltar où était basé le quartier-général de l’opération Torch. Nous filmerons également en Algérie et au Maroc, sur les lieux du débarquement, aux Canaries où s’est échoué le cadavre d’une des victimes du convoi, à La Ciotat où a été construit le Président Doumer, à Marseille qui était son port d’attache, à Norfolk d’où sont partis les navires de la Western Task Force mais aussi à Londres ou Glasgow d’où sont partis les navires de la Center Task Force et de la Eastern Task Forcede l’opération Torch, etc…
En ces lieux mais aussi dans les archives publiques ou privées, officielles ou secrètes, où qu’elles soient, nous chercherons les preuves avérées aussi bien que les indices les plus insignifiants. Qui, quoi, quand, pourquoi, où ? Nous voudrons tout savoir des faits qui se sont déroulés en cet automne 1942 et de ce qui a été décidé en haut-lieu à propos du convoi SL 125. À la mi-octobre de cette année-là, à Londres, à Washington, à Gibraltar, des hommes règlent secrètement tous les détails de l’opération Torch. Ils doivent réussir, l’issue de la guerre en dépend et ils n’auront pas droit à une deuxième chance. Alors ce convoi SL 125 qui est lancé pour croiser la route des navires de Torch, il faut bien aussi ajuster sa vitesse et son itinéraire, non ? Nul ne peut penser que celui qui a lancé ce convoi depuis Freetown, en Afrique, n’en a pas informé ses supérieurs. Et nul ne peut penser que ces derniers n’ont pas tenu compte de la course du SL 125 pour régler celle du gigantesque convoi de l’opération Torch. C’est l’évidence et c’est notre conviction mais il nous faudra le prouver !
Un documentaire et un livre raconteront notre enquête et apporteront donc la réponse à la question de savoir si ce convoi a bien été sacrifié par les alliés et si ses victimes ont donc été envoyées à une mort quasi-certaine dans l’intérêt supérieur d’une victoire contre les forces de l’Axe. La mise en images de cette histoire sera réalisée à partir des séquences et interviews enregistrées sur le terrain ainsi que de séquences en 3D qui seront fabriquées par l’un des meilleurs studios français.
Oui, un film et un livre car la masse de faits à raconter est considérable. Nous espérons également monter une exposition constituée des nombreux éléments que nous ramènerons. Elle sera itinérante et nous la proposerons à différents sites ou institutions des pays impliqués dans la Bataille de l’Atlantique : Angleterre, France, États-Unis mais aussi, bien sûr, Allemagne. Notre projet est ambitieux et la tâche qui nous attend est considérable. L’enquête nous prendra des mois de travail, sans doute pas moins d’une année. Le tournage et le pré-montage du film se feront au fur et à mesure mais le montage final et le mixage nécessiteront encore quelques semaines à l’issue du travail de terrain. Si bien qu’il nous faudra environ un an et demi pour accomplir notre mission.