3 – Notre thèse, l’appât

Le 21 Mar 2023

Navire marchand qui coule

L’opération Torch est la première grande manœuvre des alliés pendant la seconde guerre mondiale. De sa réussite ou de son échec peut dépendre l’issue du conflit. A Londres et Washington, on ne néglige donc aucun détail pour assurer son succès. Et le convoi SL 125 n’est rien moins qu’un détail… de la plus grande importance ! Contrairement aux autres convois civils de l’époque, le SL 125 n’était pas programmé de longue date et il semble avoir été monté spécialement pour servir de leurre aux sous-marins allemands. L’objectif n’était pas tant d’épargner la flotte venant d’Angleterre et des Etats-Unis que de retarder le moment où elle serait repérée par les sous-marins ennemis. En détournant les U-Boote, le convoi permit aux navires de l’opération Torch d’approcher au plus près du détroit de Gibraltar et de déverser leurs troupes sur les plages du Maroc et d’Algérie. Les forces nazies mais aussi le gouvernement français, ainsi d’ailleurs que le général De Gaulle, n’ont appris le débarquement qu’au tout dernier moment. Les forces françaises d’Algérie et du Maroc mais aussi l’aviation allemande, basée en Sicile, n’ont pu réagir et livrer les combats acharnés que le commandement allié redoutait énormément. Si les sous-marins allemands avaient pu déceler au large l’énorme armada de l’opération Torch dès le 3, le 4 voire le 5 novembre, nul doute que la réaction des forces françaises d’Afrique du Nord assistées des avions de la Luftwaffe eût été plus importante. Peut-être aurait-elle même compromis le débarquement… C’est donc la thèse que nous tenterons de démontrer en réalisant cette enquête 80 ans après les faits !

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